COMITÉ LOCAL GEER
Actif depuis décembre 2002, le comité local du Geer assure le suivi du contrat de rivière sur la partie wallonne du bassin transrégional et transfrontalier du Geer. Le Geer prend ses sources vers 140 m d’altitude dans les villages de Blehen, Abolens et Lens-Saint-Remy. Il traverse ensuite les communes de Geer, qui lui doit son nom, la ville de Waremme, capitale de la Hesbaye, et la commune d’Oreye.
Le Geer entre alors en Flandre, au niveau de la plus ancienne ville de Belgique, Tongres. Au-delà, c’est la vallée du Bas-Geer qui se dessine de plus en plus encaissée dans l’entité de Bassenge. Finalement après le passage sous le canal Albert à Kanne (Flandre), le Geer rejoint la Meuse à Maastricht après un cours tranquille de 74 km.
Le bassin du Geer, d’une superficie de 474 km², inscrit essentiellement en Hesbaye sèche, se distingue par l’agriculture intensive de céréales, de betteraves et de légumes. Par la présence de deux villes moyennes et la proximité de la ville de Liège, la pression humaine et industrielle n’est pas négligeable sur le Geer et ses affluents. De plus, les roches perméables sous-jacentes favorisent l’infiltration de l’eau, d’où un réseau hydrographique clairsemé aux faibles débits.
Ce contexte rend le Geer et ses affluents sensibles et vulnérables aux pollutions, qu’elles soient domestiques, industrielles ou agricoles. De plus, depuis l’après-guerre, des travaux de rectification et de chenalisation des rivières ont détruit l’attrait biologique des cours d’eau du bassin.
Cependant, la tendance s’inverse, des projets de reméandration du Geer ou de renaturation de l'Yerne, par exemple, permettent d'améliorer leur hydromorphologie.
De plus, l’épuration des eaux usées domestiques progresse depuis près de 20 ans. Les industries agro-alimentaires situées le long du Geer ont investi dans des stations d’épuration efficaces et le monde agricole modifie ses pratiques afin de moins polluer les eaux de surface et souterraines.
Les autres grosses problématiques rencontrées sur le Geer sont les inondations en zone urbanisée et les coulées de boues en zone agricole.
Il reste encore beaucoup de travail d’amélioration à réaliser et de sensibilisation à mener dans l’objectif que le Geer et ses affluents retrouvent la place qu’ils méritent dans le paysage hesbignon.
Mais aussi...
- Lors de la construction du Canal Albert, qui coupe le tracé du Geer à Kanne, un ingénieux système de siphon a été mis en place afin que le Geer puisse traverser le Canal Albert et continuer son cours vers Maastricht où il rejoint la Meuse. Suite à la construction du Canal Albert, le bassin du Geer a été amputé d'un vallon de 10 km² au niveau des villages de Lafelt, Vroenhoven et Opkanne dans l'entité de Riemst (Région Flamande). L'exutoire de ce vallon se situait à Maastricht, mais abouti désormais dans le Canal Albert.
- Le sous-sol du bassin du Geer est composé d'une épaisse couche de limon et de craie reposant sur de l'argile imperméable. La craie d'âge Crétacé abrite une importante nappe phréatique qui est le deuxième réservoir d'eau souterraine de Wallonie. En plus d'alimenter la population locale en eau potable, elle produit l'eau de distribution de la grande majorité de l'agglomération liégeoise. La grande perméabilité du bassin issue de cette craie ne favorise pas l'écoulement de surface ; le bassin du Geer comporte donc la densité de cours d'eau la plus faible de Belgique.
- Le Geer et ses affluents cumulent pas moins de 10 passages de frontières régionales et un passage de frontière nationale. Cela en fait la rivière la plus transfrontalière de Belgique.
Carte d'identité de quelques ruisseaux